A seulement 20 ans, Justine et Quentin ont réalisé leur rêve il y a quelques mois maintenant. Originaires de la Londe, au sud-ouest de Rouen, ils ont créé leur propre marque de vêtements. Rencontre avec ce jeune couple qui souhaite “aider les gens à se sentir mieux dans leur peau”.
Pouvez-vous vous présenter ?
Quentin : Je suis en études de marketing à la Normandie Webschool, j’ai 21 ans. J’ai travaillé en tant que commercial durant 3 ans chez Renault et un an chez Toyota.
Justine : Je suis en troisième année de droit et j’ai 20 ans.
D’où vous est venue l’idée de créer une marque de vêtements ?
Quentin : On a commencé parce qu’on était tous les deux passionnés de mode, depuis tout petits. On est ensemble depuis 7 ans maintenant, et l’idée d’entreprendre quelque chose ensemble nous était déjà venue plus jeunes. C’est comme ça qu’on a décidé de se lancer et de créer notre propre marque de vêtements.
Justine : On aime aussi beaucoup voyager et à chaque fois qu’on partait dans un pays, on allait voir les différents cultures, ça a nous a beaucoup inspiré au niveau des vêtements.
Quel message vous souhaitez faire passer à travers cette marque?
Justine : Le premier message c’est vraiment la confiance en soi. On est parti d’un constat basique : autour de nous les gens n’ont pas forcément confiance en eux. On s’adresse d’abord à ces personnes là, pour nous c’était important d’essayer de créer quelque chose qui leur apporte de la confiance. Plus qu’une simple marque, on voulait vraiment créer une communauté, sur les réseaux on l’appelle la « team Sencillio ». Bien sûr, on cible aussi ceux qui ont déjà confiance en eux : grâce à nos vêtements, ils peuvent montrer qu’ils s’assument et être fiers de ce qu’ils portent. On veut aussi valoriser l’épanouissement, même si pour nous épanouissement et confiance en soi sont liés. On prône aussi la réussite, le succès, dans tous les domaines, et tout ça mène à l’épanouissement. C’est vraiment ce qu’on veut faire passer à travers Sencillio : être épanoui, bien dans sa peau en portant de la qualité.
Pourquoi le nom « Sencillio » ?
Quentin : Sencillio, ça vient du mot « Sencillo » en espagnol, qui signifie « facile » . On a rajouté un i pour que cela sonne plus joyeux, plus français et ça nous a plus donc on l’a lancé comme ça.
Justine : Et à la base, on a choisi ce mot facile en espagnol car on est parti du principe que, lorsqu’on a confiance en soi, on est reste soi-même, simple, donc on a choisi ce mot.Il y a toute une histoire derrière ce nom !
Comment on fait pour créer sa marque et ses propres produits ? Pouvez-nous parler un peu du processus de production, des démarches etc?
Quentin : D’abord, on a fait marcher notre réseau, contacter nos connaissances. A force d’envoyer des mails, on a pu obtenir notre premier partenariat avec la marque Champion.
Une fois qu’on a eu un premier contact, il faut chercher puis appeler des fournisseurs, français si on veut créer des vêtements français, ou bien si on veut que ce soit un peu moins cher, on peut aller à l’étranger. Ensuite, il faut se rendre dans des imprimeries. Certaines ont leur propre stock de vêtements, d’autres pas, dans ce cas il faut ramener notre propre stock de vêtements. Ensuite, ils impriment nos designs dessus.
Justine : Les designs ont les réalise nous-mêmes, auparavant via des applications et depuis peu, à la tablette graphique.
Quelles ont été vos inspirations dans l’élaboration de la marque?
Justine : On a vraiment été très inspirés par nos voyages, et les différentes cultures que l’on a rencontrées. On a aussi pris l’abonnement Vogue, comme ça on se tient au courant de tout ce qui se fait au niveau mode.
Une marque qui nous a inspiré au début, c’est Gucci. Ils avaient une collection florale qui nous a plu. On s’est par la suite tourné vers l’arbre de vie (le logo de Sencillio NDLR) qui en plus représentait pour nous les liens et la famille. Mais à part ça, on essaie vraiment de s’élever nous mêmes et de suivre notre propre chemin.
Selon vous, quelle est la plus grosse difficulté que l’on peut rencontrer lorsqu’on lance sa marque ?
Justine : La principale difficulté, c’est vraiment d’acquérir de la notoriété, de se faire connaitre, au milieu de toutes les grandes marques. Dans le monde de la mode, c’est très compliqué de se faire sa place, de se démarquer des autres. En plus, c’est difficile d’avoir de la crédibilité, parce qu’au début les gens n’y croient pas vraiment, alors que c’est bien réel !
Quentin : C’est exactement ça. On a essayé plusieurs choses, de faire des petites pubs en « one-shot », ça ne marchait pas. Au fil du temps, on a constaté qu’en ayant un compte Instagram comptant un peu plus que 100/200 abonnés (actuellement, Sencillio compte environ 800 abonnés sur Instagram), les gens sont plus en confiance et prennent tout de suite les choses plus au sérieux. Ça amène plus de visites sur le site, et ils achètent plus facilement que lorsqu’il y avait moins d’abonnés.
Justine : Les gens jugent vraiment les marques en fonction de leur notoriété. Ils se fient vraiment au nombre d’abonnés sur Instagram pour juger de la qualité d’une marque.
Vous avez sorti une collection en collaboration avec une célèbre marque américaine, Champion. Comment vous avez fait ?
Quentin : On s’est beaucoup donné pour obtenir cette collaboration ! On a envoyé des mails, contacter le service après-vente de la marque, des personnes qui travaillaient là-bas. De fil en aiguille, on a pu rencontrer des personnes qui y travaillaient, plus ou moins haut placées. On a réussi à contacter le service marketing, et on a obtenu la collaboration comme ça.
Comment vous gérer les études/le travail et l’entrepreunariat ?
Justine : Ce n’est pas toujours facile ! Pour ma part, en étant étudiante en troisième année de droit, ça commence à se compliquer ! Mais c’est à 100% une question d’organisation. A la base, je n’étais pas quelqu’un de très organisé, mais j’ai été forcé de m’y mettre, en faisant des plannings, en organisant mes journées. J’essaie d’optimiser mon temps au maximum. En tant qu’entrepreneurs, on est aussi reconnu à la fac, donc on peut aménager notre emploi du temps. J’ai découvert ça cette année, et ça m’a déjà beaucoup aidé à gérer depuis la rentrée.
Quentin : Personnellement, le bon côté de mes études à la Normandy Webschool, c’est qu’elles correspondent totalement au développement de Sencillio. Je fais du marketing, de la création de site web, du codage, du référencement… Dès qu’on a des travaux à faire pour l’école, je les applique directement sur le site de Sencillio. Ça me permets de gagner du temps, toujours dans idée d’optimisation.
Et au niveau du financement, ça se passe comment ?
Quentin : On finance tout, seuls ! Pour l’instant avec le budget mis de côté en amont, parce que j’ai travaillé en tant que commercial pendant 4 ans avant. L’argent que j’ai économisé, je l’utilise pour ce projet, Sencillio.
Quels sont vos ambitions pour Sencillio ? Comment vous voyez la marque dans 5 ans?
Quentin : Dans 5 ans, nos ambitions ce serait d’avoir des magasins en physique, si possible. On aimerait bien en faire une franchise aussi, dans toute la France et puis pourquoi pas dans le monde entier ! On aimerait aussi développer la communauté.
Justine : Ce qu’on aimerait aussi, c’est que Sencillio soit LA marque de la confiance en soit. Que la marque soit faite pour les personnes qui ont confiance, ou qui ont besoin de prendre de confiance. On aimerait que les gens qui portent nos vêtements sachent qu’il y a une vraie communauté derrière, qui va les porter.
Au niveau des réseaux sociaux, vous avez des projets ?
Justine : On a des projets oui. Récemment, on a fait un concours avec une influenceuse rouennaise, ça a plutôt bien marché ! On aimerait vraiment développer les réseaux sociaux, toujours dans cette idée d’acquérir une grosse communauté qui nous suit, qui nous porte et se porte elle-même. On est ouvert à toutes les propositions, on aimerait travailler avec d’autres influenceurs, même ceux qui débutent ! Pourquoi pas collaborer avec d’autres marques également !
Si vous souhaitez découvrir les produits de la marque Sencillio, créée par par Justine et Quentin c’est ici que ça se passe : https://sencillio.com/
L’info en plus : l’entrepreunariat en chiffres
815 257 : c’est le nombre de sociétés qui ont vu le jour en 2019, une augmentation de 17,9% par rapport à 2018. Le monde de l’entrepreunariat attire de plus en plus en France, comme en témoigne les chiffres de l’indice Entrepreunarial Français.
Qu’est ce que l’IEF ?
En France, il existe un indicateur appelée l’Indice Entrepreunarial Français qui quantifie, analyse et décrypte le dynamisme entrepreneurial et son évolution. Le but est simple : identifier les freins et les leviers permettant de booster la culture entrepreneuriale et favoriser la création d’entreprises.
D’après l’Indice Entrepreunarial Francais de 2018, 30% des Français de 18 ans et plus se sont engagés à un moment ou un autre dans une dynamique entrepreneuriale : près de 20% ont pensé à créer ou reprendre une entreprise durant l’année écoulée, parmi lesquels 7 % ont engagé des démarches et 13% ont créé ou repris une entreprise qu’ils ont depuis vendue ou fermée.
Les chiffres et l’infographie complète de l’IEF (2018) est à retrouver ici
Marion Riaux